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 Non pas que d'être simplement un zombi poète, je suis également un zombi dramaturge engagé ~

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Non pas que d'être simplement un zombi poète, je suis également un zombi dramaturge engagé ~ Empty
MessageSujet: Non pas que d'être simplement un zombi poète, je suis également un zombi dramaturge engagé ~   Non pas que d'être simplement un zombi poète, je suis également un zombi dramaturge engagé ~ Icon_minitimeSam 8 Déc - 19:52

Alois, nouveau chef d’État de France, a prit la décision de traiter avec le pays russe, proposant d'acheminer un convoi de déchets nucléaires pour l'y enterrer. Recevant une réponse positive de la Russie sous certaines conditions, Alois se rend personnellement au site d'acheminement afin de lancer lui-même la procédure. C'est alors que s'interpose Isaline, militante d'un parti français opposé ayant elle aussi fait le déplacement après avoir eu connaissance de la décision du chef d’État. Celle-ci veut négocier avec Alois en comptant sur l'appui d'Aleksandr, personne vivant à proximité du site d'acheminement, mais qui a été pris au dépourvu. Il ne sait pas qui suivre.

Isaline (montre les installations à Aleksandr les bras grand ouverts).- Regardez ! Êtes-vous d'accord avec cela ?

Aleksandr.- Eh bien ..

Isaline (s'approche de lui).- Êtes-vous d'accord pour que l'on enterre ces déchets ici ? Chez vous ? Laisseriez-vous vos enfants jouer et marcher sur une telle dangerosité ?

Aleksandr (prend un ton sûr).- Jamais.

Isaline (se place face à Alois).- Vous entendez ? Enterrer ces déchets n'a rien de moral. Tout ce que vous allez faire, c'est de pourrir ces lieux sur lesquels vivent tant de familles !

Alois (contourne Isaline, tend une main bonne et tendre à Aleksandr).- Je vous comprends mon brave. Penser à l'avenir de vos enfants est une juste cause, mais laisser moi vous dire qu'en enterrant ici ces déchets, vous laisserez l’État avoir l'opportunité d'emménager des centres de loisirs pour votre famille et les autres ! La perte de quelques hectares vous apportera le confort et le divertissement qui sera alors à votre portée !

Aleksandr.- Eh bien ..

Alois.- Tout ce que l’État français et russe souhaite est votre bien-être, pour l'obtenir seuls quelques mots nous seront nécessaires.

Aleksandr (saisit la main d'Alois).- Enterrez les !

Isaline (s'interpose entre les deux hommes).- Attendez ! (elle regarde Aleksandr) Vous acceptez ce confort pour votre famille mais à quel prix? Les États s'échangent des sommes d'argent qu'ils ne possèdent pas ! Si vous les laissez agir comme bon leur semble, vous n'allez faire qu'empirer votre vie ! L’État voudra récolter davantage d'impôts, l'inflation deviendra toujours plus grande ! Uniquement parce que le pays devra rembourser des dettes avec de l'argent qu'il ne possède plus ! Et il prendra le vôtre, et ces aménagements n'auront plus aucun intérêt car vous ne pourrez plus y accéder !

Aleksandr (lance un regard vers Alois).- Il est vrai qu'elle n'a pas tort.

Alois (lève les mains vers les installations prêtes).- Mais regardez ! Tout ceci demande de la main-d’œuvre ! Elle est payée pour faire tout ceci, elle sera embauchée et payée pour vous promettre et construire du confort, elle le sera pour vous le garantir ! Et peut être se sera vous ! Les impôts, l'inflation ... tout ceci ne représentera rien pour vous.

Aleksandr.- Enterrez tout!

Alois lance alors le début de la procédure aux côtés d'Aleksandr. Isaline réfléchit en arrière. Elle retourne auprès d'eux.

Isaline (montre les hommes et les machines au travail).- Vous obtiendrez le confort pour vous et votre famille, mais la terre qu'est-ce qu'elle reçoit de vous ? Qui vous dit que le temps ne jouera pas contre votre décision dans les décennies à venir ? Si les déchets se libèrent, quelles en seront les conséquences ? L'eau qui sera puisée çà-et-là empoisonnera vos enfants et leurs enfants pour qui vous aviez accepté ceci ! La terre le sera aussi. En enterrant tout ceci, vous promettez à votre famille un confort long mais aussi une triste et lente fin.

Aleksandr (lève les bras en hurlant).- Cessez ! N'enterrez rien !

Alois (porte ces mains sur Isaline pour l'enlever).- Pourquoi hésiter et paniquer ? On vous fait une prédiction aléatoire et vous voulez y croire ?

Isaline (insiste pour rester entre les deux hommes).- Tout risque est à prendre en compte car le risque zéro n'existe pas.

Aleksandr.- Je ne veux faire souffrir personne même si cela se passe plusieurs décennies plus tard.

Isaline (se tient fermement à Alois).- Votre devoir est de faire vivre votre pays mais pas au détriment et en détruisant les autres !

Alois (fait appel à des hommes de sécurité pour qu'ils emmènent Isaline à l'extérieur du site d'enfouissement).- La voix d'une militante d'un parti ne peut aller à l'encontre d'une voix et d'une décision majoritaire.

Alois se trouve maintenant seul avec Aleksandr et s'éloigne des travaux avec lui afin de le convaincre.

Alois.- Je vous comprends, vous ne voulez faire de tort à personne et une telle pensée est honorable. Mais en vous fixant sur la même idée vous enfermez votre bon jugement qui peut être un atout.

Aleksandr (hausse un sourcil, prenant une mine laissant paraître son incompréhension).- Je vous demande pardon ? Voulez-vous dire qu'il y a des choses que j'ignore ?

Alois.- Ce n'est que de l'ignorance qui peut être remplacée par la connaissance.

Aleksandr.- Dîtes moi ce que je ne sais pas encore.

Alois (se penche et ramasse une brindille de bois).- Pensez-vous que la terre ait fini d'évoluer ? Elle n'a jamais cessé de changer alors pourquoi le ferait-elle maintenant ? (il brise la brindille) Nous pouvons la détruire mais est-ce qu'elle restera aussi faible ? Nous évoluons et elle aussi, plus tard ces déchets ne représenteront plus rien.

Aleksandr.- Mais si vos installations cèdent avant ces changement que ferez-vous ?

Alois.- Ils ne peuvent céder. Les déchets sont confinés dans des barils faits par de bonnes mains et avec le meilleur alliage adapté.

Aleksandr.- Et si votre alliage ne se montre pas aussi efficace que vous le pensez ? Qu'allez-vous faire ?

Alois.- Les barils ne sont pas directement enfouis dans le sol, ils seront entreposés dans une structure en béton qui pourra isoler les déchets et restreindre les radiations au maximum. (porte une main sur Aleksandr) Nous faisons tout pour garantir votre sécurité.

Aleksandr.- Je le sais, nous vous faisons confiance, mais n'ayez-vous pas peur qu'avec le temps, l'érosion et les déchets s'ils se libèrent puissent endommager cette structure ? Est-ce un risque à prendre ? En vaut-il la peine ?

Alois.- Pourquoi vous posez de telles questions ? Pourquoi me les poser ? Je n'aurais jamais la vanité et l’ego de vous affirmer qu'il ne se passera rien ou que l'on cours à la catastrophe. Mais je crois en nos moyens et j'ai confiance, mon devoir est aussi de vous rendre confiant.

Aleksandr.- Eh bien je ne le suis pas car c'est mettre en danger de futures vie qui n'auront rien demandé ... Je ne peux avoir confiance avec un tel fardeaux.

Alois.- Ce fardeaux n'est pas le vôtre mais celui de tous. Vous n'êtes pas la seule personne concernée et nous seront tous responsable si le pire se produit. Les États se sont engagés à prendre leurs responsabilités.

Aleksandr.- Si vous êtes réellement engagées à prendre toutes les responsabilités sur vous, je me sens rassuré. Il faut croquer la vie à pleines dents et, il faut savoir prendre des risques sûrement ... Mais comme c'est vous qui allez avoir toutes les fautes, la décision est facile à prendre malgré le doute et la peur qui plane.

Alois.- Et quelle est votre décision ?

Aleksandr (baisse la tête).- Enterrez tout ..

Alois serre courtoisement les mains d'Aleksandr avant de retourner sur le chantier. Aleksandr se retrouve seul et commence à faire les cents pas avec lenteur.

Aleksandr.- Si pour avoir le confort dont nous rêvons tous, si pour obtenir l'aise et le luxe ainsi que la sécurité, il nous faut accepter d'enterrer ces atrocités qui nous menacent, alors enterrons les. S'il nous arrive quoi que se soit, je serais fautif, mais les États: bouc-émissaire. L'humanité souffrira mais nous aurons eu droit à du bon avant. Ultima verba.
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